Puget sur Durance, entre Luberon et Durance
Un petit village perché entre la ligne de crêtes du Luberon et la vallée de la Durance, un peu à l’écart des routes qui relient Cavaillon et Pertuis.
Entre Luberon et Durance, Puget affiche un cœur de village aux ruelles sinueuses, serrées les unes contre les autres auprès d’un château et d’une église, comme un village médiéval. Des hameaux dispersés (Les Beaumes, les Borrys) et des bastides (l’Avonne, la Verrerie, la Grande Bastide, Fontvieille, la Baronne, la Boite, la Scipionne, le Jas de Méry, le Coulet) au milieu de terres agricoles, complète le tableau. La commune de Puget a une superficie de 1890 hectares avec le rocher du Portalas (697m) comme point culminant ; elle fait partie du Parc Naturel Régional du Luberon, créé en 1977, classé Réserve de la biosphère par l’UNESCO.
Une origine lointaine
L’existence de ce village remonte à la préhistoire avec des traces de vie dans les grottes aux alentours ; puis, à l’époque romaine, avec un habitat, des thermes et des sépultures. Puget doit son nom au promontoire sur lequel il est juché : podium, pugetum, puden ou le puy en langue d’Oc… soit une hauteur. Il devient le Puget de Lauris faisant partie de la Seigneurie de Lauris jusqu’au 13e siècle. Son nom n’apparaît dans les écritures qu’à partir de 1216 mais ne prend sens qu’en 1282 à l’occasion d’un conflit de terres avec les moines cisterciens de Silvacane, ce qui montre l’étendue de son territoire au-delà de la Durance. Son terroir agricole, peu étendu au nord, soumis aux crues de la Durance, au sud, s’amenuise en ressources et alterne ainsi des périodes de déclin et de renaissance au gré des épidémies comme la peste de 1348, des conflits et des guerres de religion comme le massacre des Vaudois en 1545.
Entre 1400 et 1600, le village et son territoire sont déclarés déserts, à l’exception de la bastide Sainte Marguerite et du château qui perd sa fonction seigneuriale et devient une exploitation agricole.
Jusqu’en 1617, le terroir de Puget reste presque vide et inculte …
Le véritable acte de naissance de la commune a lieu en 1619 par la confirmation d’actes d’habitation ; un seigneur dauphinois souhaite redonner de la valeur à ce territoire et décide de le remettre en culture. Il attribue, sous forme de baux en amphitéose perpétuelle, des terres à des particuliers, des agriculteurs et des bourgeois issus de Goult, Roussillon, Lauris, Berre et Marseille, à charge pour eux de les défricher et de les cultiver. La plupart sont d’origine protestante, revenus dans la région après les massacres. La population se monte alors à 85 familles en 1698 et reste plutôt stable jusqu’à la Révolution avec 112 habitants en 1765.
La conquête des terres fertiles de la Durance, ainsi que le partage des forêts entre le Seigneur et la commune, permet un accroissement de la population jusqu’à 214 habitants en 1857. Puis face à l’exiguïté du territoire et la surexploitation des ressources forestières, un exode rural fait baisser la population à 174 habitants en 1896 et 131 habitants en 1968. Le regain de vitalité viendra du tourisme et de la cession des terrains en coteau non exploitables pour des parcelles constructibles en lotissements, dans les années 1970, ce qui rétablit la population à plus de 300 habitants en 1982.
Les habitants sont nommés Pugétins, Pugétains ou Pugétois … Le blason de Puget, dit « d’argent à un pieu de gueule » fait penser à l’activité agricole mais il peut aussi représenter un crayon, en lien peut-être avec la découverte d’hématite, un minerai servant à la fabrication des mines de crayon, un projet abandonné.